Les Jours Sans. Alimentation et pénurie en temps de guerre.
Lyon, ville refuge pendant la guerre, accueille une population de plus en plus nombreuse et la question du ravitaillement devient vite problématique.
Le manque endémique de nourriture est douloureusement perçu par une population urbaine qui avait acquis dans l’entre-deux guerres un niveau de vie acceptable. Les Lyonnais, comme les Français, sont alors, pour reprendre l’expression de l’historienne Dominique Veillon, totalement « submergés par les soucis quotidiens ».
Dès le début du conflit, des cartes d’alimentation sont mises en place pour répartir au mieux les denrées. Au fil des mois, la plupart des produits sont soumis aux restrictions et les ménagères, qui passent en moyenne 4 heures par jour dans les queues (en 1942), confrontées aux étals presque vides des commerçants.
Face aux pénuries de toutes natures, aux prélèvements massifs de l’occupant, à la désorganisation de l’économie, les inégalités sont nombreuses et la population diversement touchée : selon qu’on soit riche ou pauvre, qu’on ait ou non accès au marché noir, qu’on ait ou non de la famille à la campagne, etc. Pour tous les contemporains un souvenir domine cependant, qu’ils seront nombreux à transmettre à leurs descendants et qui résonnent aujourd’hui encore de multiples façons au sein des familles, celui de la faim.
Les processus de ravitaillement, la mise en place de mesures réglementaires et leur détournement, l’apparition de nouveaux aliments, le développement des sciences de la nutrition, la notion de « famine lente», le rapport au corps dans cette période d’intenses bouleversements, le rôle des femmes qui doivent faire face au quotidien, sont quelques-uns des thèmes abordés dans l’exposition.
Visuel : Carte postale « Plus de tickets » Collection particulière // La pénurie s’affiche dans les magasins, ici pour la viande © André Gamet
Infos pratiques
Du 13/04/2017 au 25/02/2018
Du mercredi au dimanche > 10h - 18h
Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation
De 6€ à 8€