Santé
- Publié le 9 septembre 2024

Résultat de l'enquête sur le moustique tigre

Crédit photo : Lou Herrmann (Cité Anthropocène)

Une équipe de recherche a conduit une enquête sur les connaissances et les pratiques des habitants de la Métropole de Lyon autour du moustique tigre.

Contenu

Le contexte

Dans le cadre d'un projet financé par l'Agence nationale de la recherche, une équipe scientifique a réalisé une enquête auprès des citoyens et citoyennes vivant dans la Métropole de Lyon sur le moustique tigre Aedes albopictus et les risques qui y sont associés.

Cette enquête avait pour objectif de mieux comprendre les connaissances et les pratiques des habitants vis-à-vis de cette espèce et de mobiliser la société pour une protection ciblée et adaptée. À terme, ces connaissances doivent permettre de minimiser les risques sanitaires liés aux piqûres de moustiques tigres qui peuvent transmettre des maladies.

Cette étude a été menée par des chercheurs et chercheuses des universités Lyon I (Laboratoire d'Ecologie Microbienne) et Lyon II (Laboratoire Environnement, Ville, Société) en partenariat avec l’EID (Entente interdépartementale de démoustication). Elle a été réalisée en collaboration avec les étudiants et étudiantes de licence 3 de Géographie et Aménagement de l'université Lumière Lyon II. Découvrez plus d’informations sur le projet de recherche

Les résultats

Qui a répondu à l'enquête ?

4 000 habitants de la Métropole de Lyon ont participé à l'enquête menée par questionnaire entre octobre 2023 et février 2024. Des personnes plus diplômées que la moyenne : 67% sont diplômés BAC+3 ou plus (contre 32% dans la Métropole lyonnaise). Plus de femmes que d’hommes ont répondu (elles sont 65% dans l’enquête alors qu’elles représentent 52% des habitants de la Métropole lyonnaise).

Une gêne très largement partagée et ressentie

86% des personnes enquêtées déclarent se sentir gênées par le moustique tigre. Pourtant, seulement 43% discutent avec leurs voisins des solutions à mettre en place collectivement. La mobilisation collective est essentielle pour contrôler et réduire les populations de moustiques tigres. En effet, cette information est mal connue des enquêtés mais les moustiques tigres se déplacent très peu et vivent dans un rayon de 200 mètres autour de leur lieu de naissance.

Méconnaissance des risques sur la santé

Le moustique est plus perçu comme une nuisance plutôt qu'un risque pour la santé. Seulement 21% des personnes enquêtées savent que le moustique tigre peut transmettre les virus de la dengue, du chikungunya et zika. Seulement la moitié des répondants sait que le moustique a été vecteur de maladies dans la métropole de Lyon (2 cas de transmission locale de dengue ont été enregistrés en 2019.

Un moustique difficile à identifier

89% des enquêtés pensent avoir déjà vu un moustique tigre et pourtant seuls 17% des enquêtés savent effectivement le reconnaître.

Schéma du moustique tigre

Agir en adoptant les bons gestes

83% des enquêtés agissent contre le moustique tigre en mettant principalement en place des stratégies de protection personnelle :

  • Vêtements couvrant, fermeture des fenêtres, sorties réduites, spray et crèmes répulsives : les méthodes considérées comme les plus efficaces pour se protéger des moustiques sont aussi les plus pénalisantes au quotidien et n’aident pour autant pas à réduire le nombre de moustiques !

Une grande majorité des enquêtés adopte les bons gestes de prévention : 70% d'entre eux vident régulièrement les récipients d'eau stagnante mais ils trouvent cela inefficace. Effectivement, pour fonctionner cette méthode doit être mise en place de manière collective, entre voisins. D'ailleurs, 56% seraient prêts à contribuer à des projets de sciences participatives sur le moustique tigre.

La nécessité de mieux communiquer

Seulement 39% des enquêtés se sentent suffisamment informés sur les bonnes pratiques et sur les risques sanitaires. Pourtant, l'information est primordiale pour lutter efficacement contre le moustique. L'information existe mais n'est pas toujours adaptée dans sa forme et dans ses canaux de diffusion à l'hétérogénéité du public. Elle doit prendre en charge tous les acteurs du territoire (habitants, collectivités, acteurs du BTP). Elle devrait notamment s'appuyer sur un réseau d'ambassadeurs de quartier. En effet, plus les enquêtés sont informés plus ils mettent en œuvre de bonnes pratiques (notamment en vidant régulièrement les récipients d’eau stagnante).

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chiffres clés

  • 4 000 répondants
  • 4 mois d'enquête
  • 48 mois de projet scientifique
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Nouvelle enquête

Vous souhaitez participer au second volet du projet et contribuer à l’évaluation de nouveaux pièges à moustiques ? Envoyez un mail à anr-serious@univ-lyon1.fr