Culture
- Publié le 17 janvier 2022

Art de rue

Qu’il couvre un mur, embellisse un escalier, mène des enfants sur le chemin de l’école ou détourne le mobilier urbain, le street art surprend, amuse, interpelle. Il est devenu incontournable et fait la fierté de la ville.

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Ici, il y eut d’abord CitéCréation. À l’aube des années 80, un groupe d’étudiants en rupture avec l’enseignement dispensé par l’école des Beaux-arts apprend à peindre des oeuvres murales monumentales auprès d’artistes mexicains dans le quartier populaire de Tepito à Mexico. Un souhait : que l’art ne profite pas qu’à une frange privilégiée de la population. Leurs murs peints sont aujourd’hui réputés dans le monde entier.

Depuis les années 90

Puis les graffitis et les tags ont interpellé autant qu’interloqué les passants. « Une scène graffiti lyonnaise existe depuis les années 1990. Les spots étaient alors à Garibaldi, Valmy, Gerland…. », rappelle Antoine Roblot, le patron de Zoo art show. Avec Superposition et le festival Peinture fraîche, il fait partie des promoteurs fervents du street-art à Lyon.
Street art ? Ils n’emploient pas tous ce terme. Seul Cart’1, le directeur artistique de Peinture fraîche, le valide, en le définissant : « Une intervention dans l’espace public de façon gratuite et spontanée. » Orbiane Wolff, co-fondatrice de Superposition préfère « art urbain, qui inclut le street art, le muralisme (comme Cité Création), le néo-muralisme (fresques sur de très grands murs plus esthétiques que revendicatrices), le graffiti, le tag ».
Antoine Roblot, lui, garde… « graffiti. Street art est une invention américaine pour se détacher des graffitis car ils sont connotés gangs. »

Des fresques devant les écoles

Chacun a sa façon de défendre et soutenir ce mouvement artistique et ses auteurs.
L’association Superposition est née en 2016 « pour aider des artistes à se faire connaître. Nous voulons les mettre en avant et éviter qu’ils ne soient attirés par d’autres villes ». Elle leur permet de travailler pour des sociétés privées comme pour des collectivités, à l’instar de la fresque réalisée devant l’école Meynis (3e) par Tomalater « avec pour principe de colorer les rues, d’inviter les gens à aller voir de l’art ».
La 3e édition du festival Peinture fraîche s’est déroulée en octobre dernier. Une cinquantaine d’artistes ont exprimé leur talent dans la halle Debourg (7e). « C’est un instantané de la scène mondiale pour montrer au public que les arts urbains c’est une multitude de techniques, d’univers, de façons d’appréhender les pratiques et les supports », décrit Cart’1.
Zoo art show est un producteur de spectacle privé. En 2021, il a ouvert les 5 000 m2 de l’ancien siège de Panzani (6e) à 160 talents internationaux dans un « esprit de squat (en sécurité) en proposant aussi des sessions de BMX, boxe, basket, skate… pour immerger le public » car, pour Antoine Roblot, « le graffiti est un moyen d’expression et un mode de vie ».

Énergie lyonnaise

« Sans être une capitale, Lyon est un terreau magnifique pour développer les choses, il y a des supers artistes et une très bonne qualité chez les jeunes », affirme ce dernier. Orbiane Wolff acquiesce : « Il y a un vivier énorme à Lyon et un niveau important en termes de techniques, démarches, idées… ».
Cart’1 pointe l’évolution récente : « Il était très compliqué de s’exprimer, d’avoir accès à des lieux institutionnels. Depuis 2015, j’ai l’impression qu’il y a une explosion du street art à Lyon. C’est un peu notre moment ! »

superposition-lyon.com / peinturefraichefestival.fr / zooartshow.com

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